Interview - Vardan Pedrossian

le 09 octobre 2009

Interview - Vardan Pedrossian

Vous qui êtes un humouriste, pourquoi avoir aborder le thème du génocide des arméniens dans votre dernier spectacle?

J'ai crée le spectacle «ELEVATION» (Verelk) pour le dédier au Révérend Père Komitas qui a passé ces derniers jours à Paris dans une clinique psychiatrique. Nous sommes tous un peu des Komitas dans notre conscience.
Quand j’ai commencé à étudier les éléments, lire des livres sur le génocide, je me suis dit que je ne connaissais en fin de compte pratiquement rien sur les événements de 1915. Je savais seulement que la nation arménienne avait subi un massacre sans explication, avait été tué sauvagement, mais sans plus. En interrogeant des historiens et des chercheurs, j’ai découvert qu'ils étaient les seuls a maîtriser le sujet. La plupart des arméniens sait qu'il y a eu le génocide, mais peu de gens peuvent expliquer pourquoi tout un peuple a été anéanti, et ce qu'est la question arménienne ?
Dans notre histoire, nous avons subi des attaques et des violences de toutes nature et nous en cherchons sans cesse la cause. Le Génocide est une blessure très profonde dans l’âme de tout arménien.
Je pense que le temps est venu de débarrasser notre conscience de notre complexe victimaire, le temps est venu d'aller de l'avant.

Pouvez-vous nous expliquer la relation entre le Génocide et « Verelk » qui veut dire « ELEVATION » ?

Nous devons purifier cette plaie qu'est le génocide. Et ce n’est qu’à partir de cet instant que la compréhension et la perception du Génocide devient une voie d’élévation, une voie d’ennoblissement. La mémoire des victimes du Génocide doit nous guider vers une vie plus saine et gentille. C’est là où l’élévation intervient, dans la pureté de l’âme. Tous nos problèmes se dissiperont si nous choisissons la voie de la pureté de l’âme, la voie vers « verelk », l’ELEVATION.

Vous avez utilisé quelques expressions de Komitas que vous avez trouvées dans son patrimoine épistolaire?

Il y a une autobiographie inachevée sur Komitas. J’ai utilisé le style dans lequel elle était écrite et je l’ai fini, ce qui m'a particulièrement satisfait. Pour moi il est très important que mon public comprenne quelles barbaries nous avons subi qui a fait perdre la conscience de Komitas, la notre et celle de nos ancêtres. La fin du spectacle doit ébranler le public et les spectateurs doivent sortir de la salle ni déprimés, ni détruits mais plus forts avec l’espoir que leur vie demain sera un peu mieux et qu’ils puissent vivre ce que les victimes du génocide n'ont pas pu vivre.

Tout de même acceptez-vous que le rire et la douleur sont deux choses incompatibles ?

Cela ressemble à une psychothérapie de groupe. Et j’utilise toujours cette méthode: garder les plaies pour exciter le rire. Dans ce cas là, la douleur passe. J’aimerais que tous les Arméniens du monde voit le spectacle.

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