Table ronde - La tuerie du parlement, 10 ans après

le 27 octobre 2009

Table ronde - La tuerie du parlement, 10 ans après

NAZARPEK Jeunesse HENTCHAKIAN a organisé une table ronde le 27 octobre 2009, 10 ans jour pour jour après qu’un commando armé de six hommes ait fait irruption à l’intérieur du Parlement arménien et ouvert le feu sur les hommes politiques présents en pleine séance de questions au gouvernement.

L’assaut avait fait huit morts et cinq blessés. Parmi les victimes se trouvaient le premier ministre Vazgen Sargsian et le président de l’assemblée nationale, Karen Demirdjian.

L’objectif de cette table ronde était de se remémorer cet événement qui a affaibli l'Arménie sur le plan international. Selon Kevork Satchlian, intervenant au nom du Parti Social-Démocrate Hentchakian, « le crime était bien organisé et le commando bien téléguidé. Les prétextes d'absence des membres du gouvernement ce jour là laissent planer un doute. A qui profite le crime? A qui a profité le crime 10 ans après? Nous n'avons qu'à regarder la scène politique actuelle d'Arménie. L'Arménie a perdu des hommes politiques forts et aimés du peuple. Ces hommes étaient respectés sur la scène politique internationale par leurs convictions et par leurs déterminations. L'Arménie était en phase de devenir une puissance dans la région. Le crime a profité à ceux qui ne souhaitent pas d'une Arménie forte. S'il n'y avait pas eu le 27 octobre 1999, serions nous dans cette situation politique délicate (signature des protocoles), imposée par les grandes puissances, qui divisent et qui affaiblissent la Nation arménienne? »

Saro Mardiryan, prenant la parole au nom de NAZARPEK Jeunesse HENTCHAKIAN, a lié les évènements du 27 octobre 1999 et du 1er mars 2008 pour expliquer la faiblesse de la diplomatie arménienne relative aux récents protocoles arméno-turcs : « il ne fait aucun doute, au vu des images des signatures du 10 octobre à Zurich, que ce sont les grandes puissances qui ont amené la Turquie et l’Arménie à tomber d’accord pour une normalisation de leur relation. La Turquie a su résister tant bien que mal à cette pression en intégrant 3 points dont la compréhension est assez ambiguë pour pouvoir l’interpréter selon son propre intérêt. D’ailleurs, les discours de Davutoglu et d’Erdogan reflètent une recrudescence des vieux démons du pan-turquisme et du pan-touranisme. »

« Quant aux dirigeants arméniens, nous sommes en droit de nous demander s’ils ont réellement décidé de relever le défi ou bien s’ils n’ont tout simplement pas cédé face aux pressions. Ce doute naît pour une part de la nature opaque des négociations et d’autre part des évènements du 1er mars qui ont considérablement affaibli le pays. Le seul moyen de lever le doute et d’être ainsi sûr que l’Arménie agit de manière tout à fait souveraine est l’établissement d’élections anticipées et démocratiques ainsi que la mise en place d’une réelle consultation pan-arménienne engageant la nation dans son ensemble, Arménie, Artsakh et Diaspora. De plus, il n’est pas à exclure qu’un changement de régime puisse aboutir à des rebondissements dans l’affaire de la tuerie du parlement».

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